En 2024, MaPrimeRénov’ connaîtra une évolution.
Le gouvernement envisage de modifier l’aide accordée aux propriétaires par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) en mettant en place deux parcours de travaux distincts. Le premier parcours concernera les rénovations d’envergure, dites performantes et globales, ciblant en priorité les passoires thermiques classées F et G dans le diagnostic de performance énergétique (DPE). Quant au second parcours, il portera sur les monotravaux axés sur l’installation de systèmes de chauffage décarbonés.
L’objectif du gouvernement est de financer, grâce à MaPrimeRénov’, 200 000 rénovations d’envergure en 2024. Pour ce faire, le budget alloué passera de 1,6 milliard d’euros (Md€) à 5 Md€, contre 3,4 Md€ en 2023.
Ainsi, les ménages souhaitant entreprendre des travaux de rénovation d’envergure devront désormais viser un gain minimal de deux classes sur leur DPE. Selon les précisions apportées par les ministères du Logement, de la Transition écologique et de la Transition énergétique lors d’un point presse, le 11 octobre, l’éligibilité du premier parcours nécessitera l’isolation d’au moins deux éléments (combles ou murs) et la prise en compte de la ventilation.
Dans l’objectif de simplifier et d’ajuster l’octroi des aides en 2024 en fonction des caractéristiques des logements, les ministères ont également annoncé une hausse des barèmes d’aides. Ils souhaitent notamment encourager les rénovations d’envergure réalisées par les ménages très modestes, dont les aides pourraient atteindre « 90 % du montant des travaux », en complément des primes des certificats d’économies d’énergie (CEE). Cette enveloppe pourrait représenter, par exemple, jusqu’à 70 000 euros pour les ménages très modestes effectuant une rénovation permettant un bond de quatre classes du DPE sur une passoire thermique.
Pour les ménages modestes, le gouvernement s’engage à assurer 80 % de prise en charge des travaux et à accorder un bonus de 10 % à ceux qui passent d’une passoire énergétique à au moins l’étiquette D du DPE après travaux. De plus, dès janvier 2024, l’Anah valorisera elle-même les aides au titre des CEE, qui seront intégrées directement dans le montant de MaPrimeRénov’, évitant ainsi toute démarche supplémentaire de la part des ménages.
Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2024, les travaux de rénovation d’envergure financés par MaPrimeRénov’ devront obligatoirement être accompagnés par des Accompagnateurs Rénov’, publics ou privés, agréés par l’Anah. L’État prendra en charge jusqu’à 100 % du coût de cette prestation d’accompagnement pour les ménages très modestes, jusqu’à un plafond de 2 000 euros. Ce plafond pourra même s’élever à 4 000 euros dans les cas de traitement de l’habitat indigne et de précarité énergétique pour les ménages très modestes. Les ménages modestes bénéficieront d’une prise en charge de 80 %, soit 1 600 euros d’aides de l’État. Les ménages aux revenus intermédiaires recevront une prise en charge de 40 %, équivalant à 800 euros d’aides, et les ménages les plus aisés bénéficieront d’une prise en charge de 20 %, soit 400 euros d’aides.
Accroissement de l’aide pour les pompes à chaleur
En revanche, les aides MaPrimeRénov’ pour des projets individuels, tels que l’adoption d’un chauffage décarboné, seront réservées aux propriétaires de logements non classés comme passoires thermiques. Le gouvernement annonce également une hausse des aides à l’installation de pompes à chaleur air/eau géothermiques, passant de 1 000 à 2 000 euros pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires.
Autre mesure : lors d’une rénovation d’envergure, les ménages seront systématiquement accompagnés par un tiers de confiance indépendant et agréé par l’État. Ce dernier apportera son soutien dans les démarches techniques, administratives et financières pour obtenir les aides et effectuer les travaux, selon le communiqué des ministères.
Depuis 2020, plus de 1,5 million de bénéficiaires ont été recensés. En octobre 2022, la Défenseure des droits avait signalé de nombreux dysfonctionnements dans l’accès à MaPrimeRénov’, notamment en ce qui concerne le portail en ligne où les usagers devaient obligatoirement créer un compte pour effectuer leurs démarches. Les problèmes rencontrés sur ce portail pouvaient avoir des répercussions sur le versement des aides, destinées principalement aux ménages modestes, et plonger certains d’entre eux dans la précarité.
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